- CREW TKO
- BREZ
- SETH
- JACE
- CARTE - ARNAUD
- DIRE (CREW 132)
- MÉGOT
- L'ATLAS
- L'OUTSIDER
- GODDOG
- MODULE DE ZEER
- DIFUZ - GAMO
- LEK - SOWAT
- MOSCATO
- NOYPS - VETER
- MAKO DEUZA - ABOU - KOWSE
- CREW PM
- YZ
- HENG - UNO
- ALFE
- GORG ONE
- FRED WEISS
- TETAR
CREW TKO
INTERVENTION : BRETELLE QUEILLAU / 2017
Le Crew TKO de Marseille a été créé en 1991 par les artistes Tower, Reno et Came. Très vite, d’autres graffeurs marseillais les rejoignent, tels que Ares, Easy, Orbe, Shun, Deley et Icar pour œuvrer principalement dans le centre-ville de Marseille. Certains de ses membres s’orientent ensuite davantage vers le monde de la techno et les TKO ralentissent leur production. Mais quelques années plus tard, Reno et Tower se lient à d’autres artistes de la cité phocéenne : Came, Abel, Shema et Seek. Le crew s’attaque à tous les supports et en particulier aux trains et aux métros, qui deviennent rapidement sa spécialité. Les TKO commencent aussi à graffer dans d’autres villes européennes et à se faire connaître. Puis en 2004, une « nouvelle vague » de jeunes graffeurs, avec Ayne, Seal et Mista, ainsi que Yoda, seul Parisien du groupe, vient gonfler les rangs du crew, qui prend alors de la puissance et enchaîne les fresques. C’est aussi à cette époque que l’équipe découvre qu’il existe un « TKO gang » à Los Angeles et tisse des liens avec ses homologues américains. Aujourd’hui, les TKO peignent dans des contextes très différents, mais gardent toujours le même état d’esprit, guidé par leur passion, leur solidarité et par l’idée que le graffiti est né dans la rue et doit y rester.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / Les artistes du Crew TKO ont détourné les symboles de Marseille, les agrémentant de leur travail calligraphique significatif. Leur fresque joue de contrastes; le jaune solaire illumine le bleu de l’Olympique de Marseille et les figures, blason de la ville et supporter, font face aux immenses lettrages pour former un ensemble hautement phocéen.
BREZ
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DE FRAIS VALLON / 2016
Né en 1972, Mathias Orhan, alias Brez, vit et travaille à Rennes. Il découvre le graffiti à la fin des années 1980, et devient, avec son groupe RCK, l’un des précurseurs locaux de ce mouvement. Il organise des rencontres et expositions autour du graffiti, participe à la création du fanzine Matsa et répond à des commandes de fresques murales. En 2013, il lance avec l’artiste Patrice Poch le festival d’art urbain international « Teenage Kicks » à Rennes. Son travail explore deux pistes parallèles. L’une, figurative, navigue entre interventions plastiques, installations, collages et néo-muralisme et met en scène des décors et des personnages liés au lieu choisi, à son histoire réelle ou fantasmée. L’autre est un travail calligraphique, signé BREZ72, qui joue du déséquilibre entre liberté de l’abstraction et contrainte de la lecture typographique et cherche à dialoguer avec l’architecture environnante. L’élément commun reste le terrain de jeu infini offert par la rue, les friches, les ronces, la dualité entre la nature et l’asphalte, la ruralité et l’urbanité.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / « Le graffiti est hérité d’une tradition issue de la typographie. Par souci de lecture, le tracé d’un « A » est régi par des règles, et c’est à travers ces règles que le graffeur, comme avant lui le peintre en lettres, le typographe ou le calligraphe s’expriment. De cet héritage, j’ai gardé cette idée que ma liberté ne s’exprime que dans la contrainte. Sur le mur de la L2, je me fixe une règle : deux segments se croisent avec un angle choisi par la configuration du mur, en découlent des parallèles, des perpendiculaires, qui créent des rectangles, des triangles, qui se croisent à leur tour pour former de nouvelles formes géométriques, les couleurs suivant le prisme choisi pour entrer en écho avec celles de l’œuvre précédente. A partir de ce principe, j’essaie d’épouser la forme du mur, de garder des espaces de béton nu, jouer dans l’interstice imposé par cette règle, et c’est à ce moment-là que je commence à m’amuser, à travers ces règles. »
SETH
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DE FRAIS VALLON / 2016
Julien Malland, alias Seth, est né à Paris en 1972. Il commence à peindre les murs du XXe arrondissement sous le nom de Seth au milieu des années 1990, et se fait connaître en se spécialisant dans la réalisation de personnages. En 2000, diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, il publie avec Gautier Bischoff le livre Kapital, puis ils créent ensemble la collection de monographies d’artistes urbains, Wasted Talent. À partir de 2003, il commence à parcourir le monde pour échanger avec des artistes urbains de cultures différentes, et s’ouvre ainsi à de nouvelles manières de créer dans l’espace public. Il se met alors à représenter des personnages simples, souvent enfantins, connectés d’une façon ou d’une autre aux environnements chaotiques où ils sont peints. Témoin de la globalisation, il mêle dans ses œuvres les techniques d’expression moderne et les représentations traditionnelles.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / « Je me suis adapté à l’espace et à la façon dont les automobilistes vont voir la peinture. C’est ce qui m’a donné l’idée de décomposition du mouvement des deux enfants. D’origines différentes, ils vont chacun à la rencontre l’un de l’autre, de même que la L2 relie différents quartiers de Marseille. Les silhouettes de couleurs qui les suivent peuvent représenter la richesse de leur monde intérieur et de leur imagination. Leur marche colore le monde qui les entoure. Mais j’aime que chacun puisse avoir sa propre explication et interprétation de cette peinture. »
Ce projet a été retenu par le ministère de la Culture dans le cadre de la commande publique Street Art en 2016.
JACE
INTERVENTION : DEMI-ÉCHANGEUR DE SAINT-JULIEN / 2015
Né au Havre, Jace est arrivé à l’âge de neuf ans sur l’île de la Réunion, où il vit toujours aujourd’hui. Il est le père des « gouzous », petits personnages sans visage à l’allure naïve et humoristique, qui peuplent les bords des routes à La Réunion depuis 1992, mais que l’on retrouve aussi dans les rues de Paris, Rome, Amsterdam, Lisbonne ou Tokyo. Spécialiste du détournement d’affiches publicitaires et de la récupération d’objets urbains, Jace a exposé ses œuvres aux quatre coins du monde. Souvent mis en scène dans des situations cocasses, ses gouzous semblent porter un regard décalé, poétique et plein de fantaisie sur notre monde.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / En août 2015, Jace s’est attaqué à une toile gigantesque sur la L2, deux murs de 1600m2 qui se font face au niveau du demi-échangeur de Saint-Julien. Il y a créé un aquarium de béton, un univers marin fantasmatique et drolatique. Des petits cratères qui crachent des bulles, un crabe vaisseau spatial, des méduses géantes, des gouzous plongeurs qui ramassent nos déchets au fond de l’eau… La Méditerranée en version cartoon, sans oublier les menaces que la pollution humaine fait peser sur elle. De la matière marine en plein cœur de la ville, pour donner à rire et à réfléchir aux futurs automobilistes et passants de Saint-Julien.
Laurent Carte
Jean-Luc Arnaud
INTERVENTION : ÉCHANGEUR FLORIAN / 2016
Laurent Carte est photographe. Il vit et travaille à Marseille depuis 1988, où il dirige le studio Magellan. Il a longtemps travaillé au sténopé, dispositif avec lequel il a produit des images éditées dans trois ouvrages aux éditions Harpo & : Marseille avec un texte d’Alain Dugrand, Archaologie, une supercherie commise avec Philippe Carrese et Eclisses, accompagné de textes de Gilles Del Pappas. Par son activité professionnelle, il produit des représentations cartographiques à usage pédagogique pour le compte d’institutions (Euroméditerranée, Ville de Marseille, DREAL, PACA). Observateur passionné de la transformation de la cité phocéenne, il intervient notamment sur le projet de la L2 depuis les années 2000.
Ancien élève de l’École Boulle, Jean-Luc Arnaud a une formation d’architecte, d’urbaniste et d’historien. Il est actuellement directeur de recherches au CNRS. Ses travaux portent notamment sur la cartographie des ports et rades de Méditerranée depuis l’époque moderne. Responsable du site web CartoMundi – valorisation en ligne du patrimoine cartographique, pour le compte de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (Université d’Aix-Marseille), il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles scientifiques sur l’histoire des villes et des représentations urbaines.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / Laurent Carte et Jean-Luc Arnaud ont travaillé ensemble pour créer une œuvre qui reconnecte le passé et le présent des quartiers traversés par la L2. Les interventions sont basées sur une même source – une carte manuscrite inédite de Marseille, datant du XIXème siècle. Elle a été dessinée par Jean-Félix Lanier, un officier de l’état-major qui a participé en 1861 aux relevés topographiques de la ville. Les extraits de la carte choisis représentent le quartier que la route traverse à cet endroit.
DIRE (CREW 132)
INTERVENTION : ÉCHANGEUR FLORIAN / 2015
Dire, du Crew 132, est né sous la grisaille de Créteil, mais a grandi sous le soleil d’Aix-en-Provence. Passionné très jeune par le dessin, il débute dans le milieu du graffiti en 1989 et forme son premier crew PG, avec Mask. Il développe son style en croisant la route des ISK et des TC, pour finir par rejoindre le célèbre Crew 132 (Marseille-Paris). Parallèlement, il poursuit un cursus en Arts Appliqués, puis glisse vers l’objet et le design tout en continuant à graffer. Il développe ainsi un style alliant les éléments graphiques et le figuratif. Son travail est régulièrement exposé dans des expositions personnelles ou collectives (Montana Gallery, Marbour Event, Impressions Visuelles et Sonores…). Récemment, Dire a participé au Projet FMR de Montpellier et au Marseille Street Art Show aux Puces de Marseille.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Dire est la figure emblématique du Crew 132 et sa fresque propose de faire le récit de l’histoire de ce groupe, dont certains membres ont peint sur les murs de la rocade L2 dans leurs jeunes années, « en vandales ». Il parle de l’aventure collective qu’est le graff dans nos sociétés. Le lettrage, allié à la couleur et aux portraits, signe l’identité graphique de ce crew de pionniers du graff. Cette « œuvre anniversaire » se veut un point d’étape dans l’histoire du graff : un état des lieux et des hommes, où la notion de transmission aux générations futures est inscrite au cœur du propos, comme le symbolise le portrait d’enfant.
MÉGOT
INTERVENTIONS :
ÉCHANGEUR DE FRAIS VALLON / 2016
PARCOURS DE LA L2 / 2015-2017
Emmanuel Colinet, alias Mégot, est né en 1983 à La Réunion, où il vit et travaille actuellement. Il trouve son inspiration dans les ambiances et les couleurs des voyages de son enfance. Cette mémoire est souvent traduite, dans son travail, par des formes géométriques imbriquées les unes aux autres. Tous les supports deviennent alors prétexte à décliner cette « mécanique des formes », toujours organisée autour d’un point. Fasciné par notre réalité, c’est à travers celle-ci qu’il développe son imaginaire et ses motifs labyrinthiques. Depuis 2011, Mégot a réalisé plus de 300 interventions urbaines, dont de nombreuses fresques.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Pour marquer la fin (ou le début) d’un itinéraire le long de la L2, Mégot s’est attaqué en septembre 2016 aux dessous du viaduc de Frais Vallon en peignant les piliers qui le soutiennent. Ces piliers monumentaux (2 m de diamètre sur près de 12 m de haut) composent une forêt minérale que l’artiste est venu enrichir de son vocabulaire propre.
Une restitution de l’œuvre de Mégot sera visible pendant l’exposition « À l’Échelle de la Ville ! » sur les colonnes du péristyle du Palais-Royal.
L'ATLAS
INTERVENTION : MIN DES ARNAVAUX / 2017
Né à Toulouse en 1978, Jules Dedet, alias L’Atlas, commence le graffiti dans les années 1990. Fasciné par l’écriture, il part étudier l’art de la calligraphie arabe au Maroc puis en Egypte. À son retour, il dessine sa propre typographie. Il impose tout de suite son style, très reconnaissable, fait de signes calligraphiques en noir et blanc. À la bombe, au scotch ou à la craie, les boussoles et labyrinthes qu’il dissémine à travers le monde sont toujours formés de mots. Son travail mêle graffiti et calligraphie, géométrie et art optique. En 2015, la marque Perrier lui confie le graphisme des étiquettes d’une série limitée de sa fameuse bouteille. En 2017, la Maison Guerlain lui ouvre ses portes pour l’exposition Imperial Letters. Auteur d’œuvres monumentales sur les grandes places de Toulouse, Paris, Gênes et New York, L’Atlas est aujourd’hui un artiste de renommée internationale.
L’Atlas a déjà collaboré avec le ministère de la Culture en 2015 dans le cadre de l’exposition d’art urbain Oxymores.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Le mur du MIN est un véritable défi : 900m de long sur 3m de haut découpé en 80 morceaux. C’est sur ce découpage que L’Atlas s’est appuyé pour réaliser son œuvre. Un travail cinétique en 80 séquences qui déroule comme une pellicule cinématographique. En noir et blanc les mots ‘MARS’ et ‘’L’ATLAS’ défilent et se transforment comme une forme qui évolue.
L'OUTSIDER
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES FAÏENCIERS NORD / 2015-2016
Né en Bretagne il y a un peu plus de 30 ans, Yann Le Berre, alias L’Outsider, s’initie dès 17 ans aux codes et techniques du graffiti. Sa pratique prend une forme plus radicale à son arrivée à Paris, où il suit une formation classique à l’école Boulle. Tout son art se concentre alors sur la formation, la déformation et la transformation de typographies. Les motifs travaillés par L’Outsider sont aussi divers que le camouflage militaire, les peaux animales ou les drapeaux nationaux. Des œuvres très graphiques, souvent colorées, qui percutent l’œil ou posent une énigme, et qui s’immiscent peu à peu dans l’univers des galeries.
Son œuvre pour Les murs de la L2 / Au niveau de l’échangeur des Faïenciers, la fresque de L’Outsider se présente comme un flash de couleurs. Bleu, rouge, jaune, les couleurs vives jaillissent du béton et découpent un espace très géométrique. On pense à Mondrian, Fernand Léger et au cubisme. L’Outsider puise son inspiration dans des courants comme le constructivisme ou le Bauhaus, et considère sa fresque comme une « décoration » de la route. Mais ce travail se double aussi d’une réflexion sur l’homme et la machine et la place de plus en plus grande que les robots ou le numérique prennent dans nos vies. Un visage d’humanoïde, qui semble autant mécanisé qu’halluciné, nous interroge ainsi au milieu de cet éclat de couleurs.
GODDOG
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES ARNAVAUX / 2017
Damien Mauro alias GoddoG est né en 1983 à Châlons-en-Champagne. Lors d’un voyage en Sardaigne, il découvre les peintures murales d’Orgosolo et dans cet environnement où les murs sont des toiles, il a un déclic. Il se lance très vite dans l’art urbain et réalise ses premiers graffiti à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, GoddoG promène son art à travers le monde. De Lisbonne à Rangon, il réalise des fresques à grande échelle et des toiles exposées en galeries. Ses formes géométriques dévoilent des mondes imaginaires où se dissimulent paysages, visages et symboles. Dans un univers souvent très coloré, il joue avec les textures, les aplats et les motifs afin de donner du mouvement à chacune de ses œuvres.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / « Je souhaitais réaliser une fresque colorée et graphique. L’idée était d’utiliser entre 7 et 8 couleurs, diviser en camaïeu. L’habillage graphique met en avant des jeux de transparence qui permettent une homogénéité de la fresque. Sur celle-ci, je souhaitais revenir avec un travail de ligne au trait noir qui symbolise davantage mon identité graphique. Ces lignes évoquent un langage, une écriture propre à moi-même, inspirée d’une diversité ethnique découverte lors de mes différents voyages. »
MODULE DE ZEER
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DE SAINT-JÉRÔME / 2017
Artiste autodidacte né en 1976 dans les Yvelines, Mehdi Cibille, alias Le Module de Zeer, travaille comme graphiste depuis 1997. Il débute dans les terrains vagues et les usines désaffectées des Hauts-de-Seine où les vestiges industriels influencent son travail. Au début des années 2000, il crée son «Module», un ensemble de lignes noires qui constituent un embranchement complexe. C’est un motif faussement répétitif évoquant un développement cellulaire, les glyphes mayas ou encore la version 2.0 de l’Hourloupe de Jean Dubuffet. Zeer pour Zone Expérimentale d’Expression Relative, le Module porte en lui, à la fois, sa propre matière première, son propre contexte et sa composition. Il s’auto-génère dans un système de répétition à l’infini. Volatile, fluide, abstrait, ludique et dynamique, il s’installe là où la surface l’accueille.
Son œuvre sur Les Murs de la L2 / « C’était l’occasion de créer une immersion monumentale dans Le Module de ZeeR. Sur l’autoroute, la vitesse est loi, c’est pourquoi j’ai choisi de comprimer le Module en fonction de la décélération et de l’accélération des véhicules. Dans la rue, l’œil du badaud est très sollicité, mais il doit, de temps en temps, décrocher des standards visuels et se confronter à autre chose. Cette chose doit donner envie d’aller chercher le sens caché et inspirer une réflexion profonde qui le sortira un instant de son quotidien. »
Une restitution de son œuvre, Monumenta des quartiers nord, sera visible pendant l’exposition « À l’Échelle de la Ville » sur les colonnes du Palais-Royal, en face des Deux Plateaux de Daniel Buren.
DIFUZ - GAMO
INTERVENTION : ÉCHANGEUR SAINT-JÉRÔME / 2016-2017
Né à Paris, Diego alias Difuz vit et travaille aujourd’hui entre Aix et Marseille. Il s’initie au graffiti dès l’âge de 13 ans et se forme plus tard aux Arts appliqués à Marseille. Après un voyage en Amérique du Sud sur la trace de ses origines, il décide de se consacrer totalement à la peinture et à l’illustration. Son univers figuratif prend vie dans les personnages qu’il invente. Un monde imaginaire où se mêlent les humains, les animaux et les lettres venues de la culture graffiti. Il est reconnu aujourd’hui comme activiste de la scène hip hop marseillaise, notamment à travers son collectif Kintflosh, actif depuis 2001.
Né à Marseille en 1986, Pierre dit Gamo fait ses premiers tags à l’âge de 14 ans. Il perfectionne son trait dans les rues et se spécialise plus tard dans l’illustration et les personnages, qu’il peint avec des couleurs vives et un trait incisif. Il aime travailler à la bombe et reste très actif dans la rue, mais sa formation aux Beaux Arts lui a ouvert d’autres perspectives. Il est à l’origine des fameuses peintures qui depuis six ans colorent son quartier natal, le Panier.
Difuz & Gamo se rencontrent en 2010. Ils montent ensemble « Projet 21 », une association qui leur permet d’assouvir leurs deux passions, le voyage qui inspire et la peinture qui exprime.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / « Cette œuvre réalisée à deux mains est un jeu de rythme, l’idée étant de placer un élément chacun, l’un après l’autre, pour les deux murs principaux, celui des chapeaux et celui des portraits. Au-delà de la simple figuration, ces œuvres portent un message que le spectateur doit deviner, réinventer, s’accaparer. À l’intérieur de chaque chapeau se trouve une histoire, comme un kinder surprise ! »
LEK - SOWAT
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES ARNAVAUX / 2017
Lek, Frédéric Malek, né en 1971, et Sowat, Mathieu Kendrick, né en 1978, sont deux Parisiens qui tagguent depuis 20 ans et travaillent ensemble depuis 2010. Ce qui les unit, c’est un goût commun pour l’exploration urbaine, à la recherche de lieux abandonnés et de murs patinés. Ils font d’un supermarché en friche une résidence artistique secrète (Projet Mausolée) et dans la foulée investissent les sous-sols du Palais de Tokyo (Lascot Project). Ils sont les premiers artistes issus du monde du graffiti à devenir pensionnaires à la Villa Medicis et à faire entrer une œuvre dans la collection permanente du Centre Pompidou (Tracés Directs). Des terrains vagues au Pavillon Carré de Baudouin, à Ménilmontant, Lek & Sowat aiment travailler ‘in situ’. Ils mêlent le numérique, la photographie, la bombe et le dessin pour réaliser des œuvres abstraites qui racontent l’histoire des lieux. Car c’est cela qui les intéresse : le lieu, et les rencontres et péripéties qui jalonnent la réalisation d’une œuvre, plus que l’esthétisme.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / « Participer à ce projet revêtait pour nous une signification particulière. Moi (Sowat) j’ai grandi à Marseille, et adolescent je graffais le long des rues, de la voix ferrée et des autoroutes de la cité phocéenne. C’était comme un retour aux sources après des années passées avec Lek à sillonner la France, l’Europe puis le monde pour peindre.
Sur ces murs, l’œuvre doit s’apprécier de près comme de loin, à toute vitesse comme à l’arrêt. Pour le premier mur, nous avons donc pensé à une structure cinétique faite d’aplats triangulaires, révélant une série d’écritures calligraphiées. Pour le second, nous avons choisi de travailler sur une immense typographie écrivant les mots ‘Quartier Nord’ puisque nos murs sont situés au niveau des Arnavaux, près des puces. C’est un territoire auquel nous voulions rendre hommage, alors nous avons choisi de faire ressortir visuellement les mots ‘art’ et ‘or’ pour renvoyer une image de fierté.
D’un point de vue artistique nos deux compositions rassemblent et déconstruisent tout ce qu’est l’esthétique du graffiti que l’on trouve partout sur l’autoroute A7 et ailleurs en France : écritures calligraphiques automatiques, aplats de couleurs graphiques et typographies XXL… »
STF MOSCATO
INTERVENTION : POSTE D’ÉLECTRICITÉ AIR BEL / 2015
Né en 1976, Stéphane Moscato, alias STF, est un enfant du punk. Il découvre d’abord les techniques du pochoir aux côtés de RNST. Le Marseillais va ensuite explorer les rues de sa ville à la recherche de motifs d’inspiration. Les couvertures de livres ou les affiches publicitaires deviennent des supports pour ses pochoirs. Muni de son cutter, il emporte ces « fragments de rue » dans son atelier pour les maroufler sur toile. Il se laisse guider par les images, les mots, les couleurs et les réinterprète à l’aide de pochoirs et de bombes aérosols. Influencé par le surréalisme et le mouvement Dada, Moscato mêle volontiers une approche classique de l’art au côté extravagant du punk.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / STF Moscato a peint le Poste d’Électricité à Forte Tension (PEFT) situé entre le boulevard Saint-Pierre et la ligne de chemin de fer, qui risquait d’être rapidement tagué. Le lieu est proche de la Villa Air Bel, où, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le journaliste américain Varian Fry accueillit des intellectuels et artistes européens qui fuyaient le nazisme. En attendant leurs visas pour les États-Unis, ils séjournaient dans cette villa bucolique. André Breton et d’autres surréalistes, tels que Max Ernst ou Oscar Dominguez, y passèrent ainsi que Marcel Duchamp et Peggy Guggenheim… STF Moscato s’est inspiré de cette histoire pour composer une fresque onirique, comme un hommage à Varian Fry et aux surréalistes. Il souhaite ainsi contribuer à un « devoir de mémoire » artistique.
NOYPS - VETER
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DE FLORIAN / 2015
Philippe Lacoste, alias Noyps, est né en 1978 à Marseille. Il se passionne très jeune pour le dessin mais c’est à l’adolescence, en 1991, alors que la première vague de graffitis à Marseille s’achève, qu’il franchit le pas et se met à concevoir ses premières fresques sous le pseudonyme ESPYON, au contact des crews TZR, 3PC et des RAF.
Sébastien Martinez, alias Veter, est né également en 1978 à Marseille. Il grandit à La Rose, dans les quartiers nord. C’est là qu’il griffonne ses premiers graffitis à l’âge de 12 ans. Passionné de hip-hop, il découvre le graff dans les clips de rap américain qu’il regarde à la fin des années 1980.
Noyps & Veter travaillent ensemble depuis longtemps. Gamins des quartiers nord de Marseille, ils graffaient déjà ensemble en vandales. À la fin des années 1990, ils décident de proposer leur savoir-faire pour des réalisations officielles. À Marseille, ils ont réalisé une fresque de 500 m2 au stade de la Commanderie, le centre d’entraînement de l’OM, retraçant l’histoire du club. Ils interviennent aussi régulièrement pour décorer le « bowl », le skatepark sur les plages du Prado, lors de diverses compétitions de glisse. Ils ont allié leurs talents pour intervenir sur la L2.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / La proximité du cimetière Saint-Pierre était propice à la création de cette œuvre abordant le thème de notre déliquescence et de celle des choses qui nous entourent. La fresque s’organise autour d’un gorille aux couleurs saturées. Espèce en danger, proche de l’humain, tant sur le plan génétique que dans son comportement, il est l’élément symbolique fort de cette œuvre. Sa peau déchirée fait apparaître ses os et suggère une disparition progressive de l’animal et donc de son espèce. Son attitude simiesque contraste avec son action typiquement humaine, renforçant l’effet miroir avec l’observateur. Les outils de l’artiste (pinceau, stylo, règle…), qui disparaissent normalement une fois l’œuvre accomplie, sont ici des éléments de fond. Ils rappellent que la création joue un rôle dans notre mémoire collective et dans la prise de conscience de la fragilité de notre monde.
MAKO DEUZA - ABOU - KOWSE
INTERVENTION : QUARTIER DE LA BUSSERINE – LE MERLAN / 2018
Longueur de la fresque : 150m
ARTISTES : ABOU MOURIDI – KOWSE – MAKO DEUZA
MAQUETTE : Mako Deuza
Leurs œuvres pour Les Murs de la L2 / « Le mur traverse le quartier du Merlan et modifie réellement le quartier. J’ai voulu proposer une approche centrée sur l’humain, mettant en lumière la diversité ainsi que l’unité de tous les habitants de ce quartier de la Busserine. » Mako Deuza
CREW PM
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES FAÏENCIERS / 2016
Le Crew PM est un crew historique du graffiti marseillais.
LARTMADA est un collectif fondé à Marseille en 2002, et dont plusieurs membres sont issus des PM. Au fil des années, la pratique de la peinture est devenue leur activité principale, qu’ils ont associée à leurs compétences en graphisme pour monter leur atelier. Lartmada a à son actif la réhabilitation de la rue Pastoret, au cours Julien, ou encore le « Graffiti Balleti », en 2003, pendant lequel une fresque de 500 m2 a vu le jour boulevard de la Corderie. A vocation artistique, mais aussi sociale, Lartmada organise des ateliers graffiti dans des quartiers populaires de Marseille, à Noailles, la Campagne Lévêque, au centre social Consolat-Mirabeau… Les artistes Tchad, Rish, Heng, Twix, Vega et Milkaone ont participé à la réalisation de la fresque.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / « Notre ville, notre fierté, figure emblématique du bassin méditerranéen et du monde antique. Deux millénaires et quelques siècles après sa fondation, le sang de nos ancêtres circule toujours dans nos veines. Les choses ont changé, mais notre soif de conquête demeure intacte. Direction la Galaxie pour un voyage vers l’inconnu. Nos courageux aventuriers braveront leurs démons du passé, tels que Médusa et le Cyclope. Victorieux, ils feront de surprenantes découvertes et feront vivre notre blason au-delà des frontières. » « Je me laisse porter par les flots vers de nouvelles galaxies. La terre est maintenant loin derrière nous et j’espère revoir un jour le soleil se lever sur le Vieux-Port. Ulysse nous a avertis que le chemin vers l’inconnu était long et périlleux, seuls les plus courageux iront jusqu’au bout. Nous éviterons les astéroïdes comme le regard de Médusa. Portés par l’amour de nos familles et fidèles à nos racines marseillaises, nous conquerrons de nouveaux mondes. »
YZ
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES CAILLOLS / 2016
YZ (« eyes ») c’est un oeil, avant tout. Une artiste engagée à l’intuition et guidée par une envie d’humanité. A travers une esthétique intemporelle, YZ chemine par sa propre histoire et reflète notre époque et nos sociétés d’une lumière qui, pour douce, n’en est pas moins étonnamment fidèle. Tour à tour affichiste, vidéaste, documentariste ou plasticienne, elle s’inscrit dans une dynamique globale, s’appropriant un espace avec lequel elle forge une relation intime. Figures féminines des années 1900, étude architecturale ancienne ou amazones d’Afrique, les projets de YZ sont engagés et poursuivent des thématiques dont la ligne directrice est le sujet le plus complexe et le plus captivant : l’humain.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Au fil des siècles, la représentation plastique du temps a été un thème récurrent en peinture. YZ, accompagnée de l’artiste Maksim Lopez, investissent Les Murs de la L2 pour y illustrer le temps qui passe, la vie et la mort. Des personnages angéliques sont accompagnés des symboles de « vanités » : fleurs, feuilles, plumes représentant le caractère transitoire de la vie, mais aussi la résurrection et la vie éternelle. L’œuvre est évolutive, elle se mue et se transforme en retraçant le cycle naturel de la vie. Ce cycle est aussi présent en image par une lecture chronologique allant du réalisme au minimalisme. Les automobilistes sont à leur tour acteurs de cette réflexion : en empruntant l’autoroute, ils se déplacent dans l’espace-temps. L’échangeur des Caillols devient alors une faille, un lieu intemporel.
Ce projet a été retenu par le ministère de la Culture dans le cadre de la commande publique Street Art en 2016.
HENG - REMY UNO
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES ARNAVAUX / 2018
Heng commence à peindre à la fin des années 1990. Le graffiti l’attire, il fait ses débuts à Avignon, puis à Aix-en-Provence et Marseille. Après des années à peindre uniquement sur les murs, il passe beaucoup de temps en atelier. Inspiré par la ville au départ et son coté démesuré, voire inhumain, il s’obstine à déconstruire le paysage urbain, à casser le rectiligne, à froisser la matière. Spontanément, ses toiles se couvrent de masses dynamiques qu’il façonne par petites touches ou dans un mouvement éructé, faisant surgir du néant un monde en clair-obscur fait de nuées de couleurs vives et de perspectives sauvages.
Remy Uno commence le graffiti à la fin des année 1990. En 2002, il participe à la création de Lartmada, collectif avec lequel il sera invité à peindre et exposer dans plusieurs endroits du globe (São Paulo, New York, Caracas, Moscou, Londres, Johannesburg, Mexico, Yaoundé…). Après plusieurs années de travaux de commandes avec son collectif, il part à Berlin en 2014 pour passer à la toile et travailler en atelier. Intéressé par l’image comme relation entre deux réalités, celle du peintre et de son modèle, il se penche sur l’intime et ses actions silencieuses, celles qui permettent de s’identifier sans se compromettre. Il fragmente ses compositions, les répète, les recolle pour obtenir différents récits de la même histoire.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / Les masses dynamiques et colorées de Heng plongent les figures humaines familières de Remy Uno dans un environnement abstrait. Alors que le premier s’applique à déconstruire le paysage urbain, le second offre aux automobilistes une fenêtre sur l’intime de ses personnages.
ALFE
INTERVENTION : POSTE ÉLECTRIQUE DE SAINTE-MARTHE / 2018
C’est en véritable passionné du Graffiti, de son unviers magique et mystérieux, que sont réalisées les peintures d’Alfe depuis le début des années 2000. Sa peinture, en constante évolution joue avec les codes du Graffiti et du Graphisme. Tantôt figurative, tantôt abstraite, truffée de lettres ou de signes graphiques, c’est à travers une dynamique de lignes et des couleurs vives que l’on reconnaît son style.Autant influencé par les Masterpieces du Graffiti New Yorkais que les bandes dessinées de Métal Hurlant et l’architecture de Hundertwasser, c’est à la croisée des cultures que se forge le style de Alfe, de Paris à Marseille.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / « Sur l’édicule de la L2 composé de 3 faces qui m’a été confié, j’ai conçu une peinture très graphique composée des géométries abstraites, rappelant notamment l’écriture et des motifs que je me suis approprié dans mes peintures..
Chaque face possède sa propre composition pourtant chacune d’elle est reliée aux autres par un jeu d’imbrication de formes et l’utilisation des mêmes couleurs sur l’ensemble de l’oeuvre. Ainsi les lignes droites accentuent la perspective et contrastent avec les formes dynamiques qui les accompagnent. Pour la réalisation j’ai utilisé des aérosols, outil de prédilection de ma pratique du Graffiti, mais aussi de la peinture acrylique appliquée au rouleau. »
GORG ONE
INTERVENTION : SAINT JÉRÔME ET MIN DES ARNAVAUX / 2018
Né à Gémenos, Frédéric Boulon vit à La Réunion puis à Toulouse où il intègre les ateliers Mix’art Myrys. Il fait plusieurs expositions collectives et personnelles, des décorations murales et quelques initiations graffiti puis intègre l’association «Faute o Graff ». En 2010, il retourne à La Réunion et lors d’une exposition éphémère dans le théâtre départemental il associe un personnage en volume de 7m de haut à sa peinture sur toiles et sur murs. Il investit la rue par des fresques de plus en plus grandes et notamment une peinture sur sol de 100m de long. Il anime régulièrement des ateliers auprès des jeunes ou des adultes. Que ce soit par le dessin, la toile, le graffiti ou désormais le volume il aime travailler en grand afin de plonger le public dans son univers et parfois même l’impliquer dans la création.
Ses œuvres pour Les Murs de la L2 / Gorg One a réalisé à Saint Jérôme une fresque qui met en scène des baleines, un thème qui revient souvent dans ses peintures. Il a également travaillé sur la figure du cerf qui habille le kilomètre du MIN des Arnavaux. Le jeu de répétition leur donne vie avec la vitesse des véhicules.
FRED WEISS
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DES ARNAVAUX / 2018
Frédéric Weiss, né à Nîmes en 1976, débute le graffiti dans les années 1990. Plus attiré par les personnages et décors, il développe un style semi-Wild Style…un classique. Après une expérience parisienne et une formation PAO, il s’installe à Marseille en 2000 et s’inscrit aux Beaux-Arts et à la faculté d’architecture. Durant ces années, il pratique le graffiti en dilettante et axe par la suite son travail personnel sur la production audiovisuelle (documentaires, créations pour spectacles chorégraphiques, captation d’événements, créations graphiques). En parallèle, il continue à peindre (commandes ou ateliers associatifs).
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Depuis 2015, sur le projet de la rocade L2, il participe à la mise en œuvre des créations. Grâce aux multiples rencontres artistiques et à son implication technique, il réalise en 2018 une fresque avec comme approche le tarot marseillais. Il renoue ainsi avec son premier amour, le plus naturel : la peinture.
TETAR
INTERVENTION : ÉCHANGEUR DE FRAIS VALLON / 2016
Depuis 15 ans, Maxime Bour, alias Tetar, orne les murs du
11e arrondissement de Paris, où il vit. Après une école de graphisme à Toulouse, il passe du graffiti à une forme d’art abstrait et intime. Il développe peu à peu un code graphique qui se situe entre la peinture, l’écriture, et le tag, mais qui s’inspire aussi de l’art brut, l’écriture automatique, la peinture gestuelle (spontanéité du geste), l’art primitif… Il souhaite recréer un rituel de peinture, des gestes d’écritures ou de peintures spontanés, non réfléchis. C’est une écriture du corps. Les lignes tracées n’appartiennent à aucun système d’écriture connu et s’éloigne au maximum de toutes les influences préalablement digérées. Le travail intellectuel consiste, en amont, à consulter des images et des systèmes d’écriture (pictogrammes, idéogrammes, calligraphies..). Pour pouvoir ensuite s’en éloigner ou les reproduire inconsciemment.
Son œuvre pour Les Murs de la L2 / Au niveau de l’échangeur de Frais Vallon, le damier d’arabesques de Tetar laisse entrevoir des couleurs vives. Dans les formes noires, certains voient une nageoire, un œil, une voile. D’autres un alphabet mystérieux venu d’un monde inconnu, comme un symbole des traces que laisse notre humanité. Insaisissables et magnétiques, les courbes qui se répètent sur les deux murs semblent nous inviter à explorer les dédales de notre psyché.
crédit photos © Laurent Carte
CREW TKO
INTERVENTION : BRETELLE QUEILLAU / 2017
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Le Crew TKO de Marseille a été créé en 1991 par les artistes Tower, Reno et Came. Très vite, d’autres graffeurs marseillais les rejoignent, tels que Ares, Easy, Orbe, Shun, Deley et Icar pour œuvrer principalement dans le centre-ville de Marseille. Certains de ses membres s’orientent ensuite davantage vers le monde de la techno et les TKO ralentissent leur production. Mais quelques années plus tard, Reno et Tower se lient à d’autres artistes de la cité phocéenne : Came, Abel, Shema et Seek. Le crew s’attaque à tous les supports et en particulier aux trains et aux métros, qui deviennent rapidement sa spécialité. Les TKO commencent aussi à graffer dans d’autres villes européennes et à se faire connaître. Puis en 2004, une « nouvelle vague » de jeunes graffeurs, avec Ayne, Seal et Mista, ainsi que Yoda, seul Parisien du groupe, vient gonfler les rangs du crew, qui prend alors de la puissance et enchaîne les fresques. C’est aussi à cette époque que l’équipe découvre qu’il existe un « TKO gang » à Los Angeles et tisse des liens avec ses homologues américains. Aujourd’hui, les TKO peignent dans des contextes très différents, mais gardent toujours le même état d’esprit, guidé par leur passion, leur solidarité et par l’idée que le graffiti est né dans la rue et doit y rester.
Leur œuvre pour Les Murs de la L2 / Les artistes du Crew TKO ont détourné les symboles de Marseille, les agrémentant de leur travail calligraphique significatif. Leur fresque joue de contrastes; le jaune solaire illumine le bleu de l’Olympique de Marseille et les figures, blason de la ville et supporter, font face aux immenses lettrages pour former un ensemble hautement phocéen.
crédit photos © Laurent Carte